Ostéopathie pédiatrique, clarifier les pratiques, renforcer l’information
Les débats récents autour de l’ostéopathie chez le nourrisson soulèvent des interrogations légitimes. Il est cependant essentiel de rappeler certains repères concrets, issus du terrain et de la recherche, pour éclairer l’opinion publique sans raccourcis.
Une profession jeune, mais une recherche en marche
Tout d’abord, rappelons que l’ostéopathie, en tant que profession réglementée en France, n’a que 23 ans d’existence. La littérature scientifique est encore en construction, comme dans toute discipline jeune.
Néanmoins, la dynamique est là. Le nombre de publications progresse, la structuration des pratiques s’intensifie, et la profession s’engage activement pour produire des données, former et mieux encadrer.
Pas de chiffres, mais des pratiques encadrées.
De plus, la dangerosité supposée de l’ostéopathie chez les nourrissons est souvent évoquée, sans qu’aucune donnée chiffrée de sinistralité ne soit présentée.
Or, comme le révèle l’étude OPERA, dans les faits, plus de 70 % des ostéopathes adressent régulièrement les patients à un médecin lorsqu’un doute clinique existe.
Par ailleurs, près de 76 % des praticiens déclarent poser un diagnostic d’exclusion systématique avant toute prise en charge, conformément aux règles professionnelles. Ces chiffres témoignent d’un exercice prudent, encadré et coordonné avec d’autres acteurs de santé.
A noter que les études scientifiques évoquées pour critiquer l’ostéopathie pédiatrique ne représentent pas l’ensemble des sources disponibles, et se concentrent souvent sur la seule thérapie manuelle, dans ses formes les plus classiques. À l’inverse, des publications récentes comme “Guidance strategies for infantile asymmetry prevention” (BMC Pediatrics, 2025) proposent une lecture plus nuancée et prometteuse, notamment sur les asymétries crâniennes positionnelles.
Quand les ostéopathes participent au dialogue scientifique
Le débat ne se limite pas à l’opposition entre disciplines. Il existe déjà des ponts entre pédiatrie et ostéopathie. La Société Française de Pédiatrie (SFP) a accepté, pour son Congrès à venir, deux communications scientifiques proposées par trois ostéopathes, sur :
- L’usage du carnet de santé en ostéopathie, publié dans la Revue Générale de Droit Médical
- La Coopération interprofessionnelle entre ostéopathes et pédiatres, publié dans la revue Perfectionnement en Pédiatrie
Ce type de participation au congrès de la SFP illustre bien une volonté d’échanges constructifs et de transparence entre professionnels, au bénéfice des enfants et de leurs familles.
Alors, pour avancer, misons sur la transparence, la communication entre praticiens et la rigueur
Face aux inquiétudes, la réponse ne peut être ni l’opposition, ni le déni. Elle passe par une meilleure information, une lecture complète des données existantes, et la reconnaissance des efforts en cours pour garantir un cadre sécurisant et adapté à la pédiatrie.
C’est en ce sens, que l’Académie d’Ostéopathie de France, la Société Européenne de Recherche en Ostéopathie Périnatale et Pédiatrique et Ostéopathes de France mettent à disposition un ensemble de références bibliographiques accessible de manière publique via Zotero : (un tutoriel est disponible ici)
Nous avons, toutes et tous, le même objectif : répondre aux besoins et attentes des familles concernant leur nourrisson, dans une approche intégrative, raisonnée et fondée sur les faits.
Le Conseil d’administration
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