Entretien avec Baptiste Izoulet, co-organisateur du congrès “L’ostéopathie et le sport de haut niveau, de France 98 à Paris 2024”
Journées des Ostéopathes de France 2022 : Depuis plus d’un an, dans la dynamique de Paris 2024, notre Délégué régional Auvergne Rhônes-Alpes, Baptiste Izoulet et notre Vice-Président, Vincent Lafay sont sur le pont pour nous préparer un congrès nouvelle formule intitulé L’ostéopathie et le sport de haut niveau, de France 98 à Paris 2024 !
Nous avons interrogé Baptiste sur l’esprit qu’ils comptent donner à cette journée qui promet d’être riche :
Eric Castet : Bonjour Baptiste, je suis impressionné par l’engagement que vous (Vincent et toi) mettez à préparer ce congrès et la dimension que vous souhaitez lui donner.
Baptiste Izoulet : C’est l’énergie de Paris 2024 ! Indéniablement, cela a été un déclencheur pour engager la réalisation d’un congrès chez Ostéopathes de France sur la thématique de l’ostéopathie et du sport. Ostéopathes de France, depuis longtemps, cherche à faire son nid, aussi dans le sport de haut niveau et il fallait trouver une porte d’entrée.
En plus de l’énergie de Paris 2024 et des nombreuses démarches et rencontres engagées par le Conseil depuis plusieurs années, ma participation comme ostéopathe aux Etoiles du sport a été un accélérateur. Pourquoi ? Parce qu’aux Etoiles du sport, je suis au cœur du sport de haut niveau dans sa dimension Espoirs et sa dimension Champions. C’était une opportunité de faire connaître ou mieux connaître l’ostéopathie, telle que je la pratique dans la philosophie stillienne.
Ma proposition était de rendre accessible nos soins aux espoirs qui ne connaissent pas forcément l’ostéopathie et/ou qui n’ont pas forcément les moyens de se payer une séance, sachant qu’il n’y a pas d’ostéopathe dans tous les staffs médicaux. Cette approche bénévole et pédagogique m’a permis de soigner de nombreux athlètes et d’expliquer notre travail ostéopathique. Comme je le dis souvent, si l’ostéopathie est présente dans le sport de haut niveau depuis longtemps, ce qui se sait moins c’est que tous les ostéopathes ne peuvent pas intégrer le sport de haut niveau n’ayant pas le statut de “professionnels de santé”.
J’ai néanmoins réalisé qu’il y a de nombreux ostéopathes exclusifs au sein du sport de haut niveau mais qui sont finalement assez anonymes.
L’une des idées de ce congrès est dans un premier temps de réunir ces ostéopathes intervenants dans le sport de haut niveau pour, qu’ils se rencontrent, apprennent à se connaître, humainement et professionnellement, et que leurs mots durant le congrès soient des sources d’inspiration pour celles et ceux qui ont envie de travailler dans sport de haut niveau, avec des réponses aux questions :
-
Comment on travaille dans le sport ?
-
Comment vit-on de l’ostéopathie dans le sport de haut niveau ?
-
Comment fait-on sa place dans un staff pluridisciplinaire ?
- Comment durer dans le temps ?
et pour être plus précis
-
Comment fait-on avec nos familles ?
- Comment fait-on avec nos cabinets ?
C’est ça que j’ai envie d’entendre dans le congrès : c’est le concret, le quotidien des ostéopathes dans la dimension, comment tu réalises l’équilibre entre la vie familiale, ta passion du sport, ta passion de l’ostéopathie et la gestion “à distance” aussi avec ton cabinet ? Ce ces notions que j’ai envie d’entendre durant ce congrès en réunissant des intervenants qui exercent déjà dans le sport et qui ont leur expérience partager.
Et en plus de ça, il y a cette dimension de l’art du mouvement qu’on met en mots et incarne aussi en tant qu’ostéopathe : c’est d’aider à fabriquer de la performance chez des athlètes de haut niveau mais aussi des corps libres. Et des corps libres sous-entend aussi des esprits libres, donc il y a cette dimension globale de l’athlète à travers les valeurs de l’ostéopathie où pour moi ça colle parfaitement.
Mais au-delà de ça et c’est là où ça prend une autre dimension, c’est d’amener l’art du mouvement en amont de la performance olympique ou autre, c’est dans les écoles. C’est à travers ce levier formidable du sport de haut niveau, aller alerter sur : “il faut bouger”, oui mais il faut aussi être “aligné” pour bouger, et c’est là que pour moi, ça a une dimension forte, par cette fenêtre nous pouvons avoir un rôle à jouer !
Nous ostéopathes, nous redonnons de la fluidité au corps et nous avons des éléments de langage à partager et notamment avec le travail collaboratif que l’on peut faire avec les enseignants (même si c’est pas tout à fait la thématique du congrès), avec les athlètes pour qu’ils se connaissent mieux, qu’ils aient des mots pour mieux exprimer leurs sensations et leurs soucis, avec leurs soignants, avec leurs coachs et aussi avec leurs coéquipiers. C’est amener en amont de la performance une meilleure connaissance de soi, une meilleure transmission de ce qu’on vit, de ce qu’on ressent pour que le collectif s’en imprègne avec plus de subtilité et d’exactitude possible pour aller, si c’est l’objectif, vers la performance !
Les ostéopathes sont sensibilisé à l’importance de la prévention. Mais on ne parle pas assez de l’après carrière. Nous avons vraiment un rôle à jouer avec les athlètes qui ont donné corps et âme pendant 20, 25 ans de leur vie, voire plus, qui ont plein de médailles ou qui n’ont pas été récompensés à la hauteur de leur efforts, et qui ont des corps meurtris, qui ont sollicité à fond, qui ont traumatisé leur corps, et bien nous avons peut-être ce service à donner sur des gens qui ont donné autant. Les suivre en ostéopathie sur l’après carrière pour leur permettre de retrouver une dynamique corporelle et psychique.
Donc, avec ce congrès il a plusieurs dimensions. Je veux vraiment mettre à l’honneur les ostéopathes qui sont un peu connus aussi et qui travaillent avec leurs moyens, avec leur énergie, avec l’équilibre qu’ils trouvent (famille / cabinet / sport de haut niveau). Je voudrais vraiment mettre toutes ces personnes à l’honneur.
Eric Castet : J’ai aussi l’impression que vous ne souhaitez pas un congrès traditionnel avec une suite d’intervenants qui passent les uns après les autres mais que vous souhaitez plus d’interactivité et plus d’échanges.
Baptiste Izoulet : Exactement. C’est la formule qui m’a été inspirée par les Etoiles du sport où Marc Maury a une manière de mener l’interview qui est extrêmement dynamique avec des tables rondes où il interroge tous les intervenants de manière très interactive et qui tient l’audience. Et Marc sera notre speaker le 13 mai !
Le concept powerpoint, une heure où tu peux t’endormir un peu, là franchement… je le dis avec bienveillance, mais ça ne sera pas ça, ce sera plus punchy, ce qui fait que tu restes en haleine.
Les 4 cellules de réflexions seront :
-
l’ostéopathe dans les grands événement sportifs,
-
l’ostéopathie dans les structures sportives,
-
la genèse du staff pluridisciplinaire
- du terrain à la thérapeutique, avec l’envers du décor et comment l’athlète devient encore plus autonome.
Tout va s’imbriquer. Certains intervenants pourront réagir sur plusieurs des sujets proposés. En plus de la mise en valeur de ces intervenants méconnus, ce sera aussi comment se créer un staff pluridisciplinaire, les médecines complémentaires ont toute leur place auprès des athlètes. C’est un sujet qui est pour moi passionnant : comment arriver à conjuguer des compétences, malgré un vocabulaire différent ? Comment peut se créer un nouveau langage au sein du collectif pour le même objectif ?
Déjà passer déjà du bon temps ensemble, et si possible aller vers la performance et vers le meilleur niveau dans le respect de chacun. Cette thématique sera abordée avec Jean-Marcel Ferret et avec d’autres et notamment des ostéopathes qui travaillent non pas dans leur coin mais déjà dans des staffs ouverts. Moi cet aspect là m’intéresse beaucoup.
Eric Castet : Merci beaucoup Baptiste, ça donne vraiment envie !
Le programme : L’ostéopathie et le sport de haut niveau, de France 98 à Paris 2024
Inscriptions : Journées des Ostéopathes de France 2022
A bientôt