Ostéopathes de France demande un droit de réponse au journal Que choisir santé

Suite à la publication dans le numéro 168 du journal Que choisir santé de février 2022 d’un article intitulé Kinés, ostéos, chiropracteurs - Faites-en le meilleur usage, s’essayant à une comparaison entre la masso-kinésithérapie, l’ostéopathie et la chiropraxie, nous avons sollicité la rédaction du journal pour un droit de réponse.

En effet, à la lecture de cet article, nous avons notamment constaté de nombreuses allégations erronées concernant la présentation de l’ostéopathie et un certain parti-pris favorable à la masso-kinésithérapie lors de sa présentation par Jean-François Dumas, Secrétaire Général du Conseil National de l’Ordre des Masseur-Kinésithérapeutes, au détriment de l’ostéopathie et de la chiropraxie. Devant la multiplication de ces présentations orientées et sans nuances, nous souhaitons apporter la réponse suivante :

Demande de droit de réponse à l’article “Thérapies manuelles : Faites-en le meilleur usage”, publié dans le journal Que choisir santé n°168 de février 2022

Nous prenons connaissance de l’article “Kinés, ostéos, chiropracteurs - Faites-en le meilleur usage” paru dans le journal Que choisir santé n°168 de février 2022 et avons noté plusieurs informations erronées et approximatives concernant l’ostéopathie. Nous souhaitons, pour la bonne information de tous, apporter les rectifications et précisions suivantes :

“Aujourd’hui, elle se fonde surtout sur des manipulations du système musculo-squelettique”

Cette affirmation est erronée dans la mesure où les manipulations du système musculo-squelettique ne représentent qu’une partie des techniques utilisées en ostéopathie. A ce propos, l’article

associé à d’autres articles tels que :

ou

et encore

apportent de nouvelles connaissances scientifiques quant à la pratique de l’ostéopathie l’éloignant du fondement sur des manipulations du système musculo-squelettique.

“La loi stipule les soins qui peuvent être délivrés par les ostéopathes : ils doivent se limiter aux manipulations du système musculo-squelettique et des membranes enveloppant les muscles appelés fascias”

Cette allégation est très imprécise et méconnaît pleinement le champ d’intervention des ostéopathes, comme le montre le Référentiel d’activités et de compétences en annexe 1 de l’Arrêté du 12 décembre 2014 relatif à la formation en ostéopathie.

Votre formulation méconnaît totalement le fait que le crâne et l’abdomen sont enveloppés par et contiennent des structures myo-faciales sur lesquels l’ostéopathie peut agir, et qui répondaient par le passé aux champs décriés de l’ostéopathie crânienne et de l’ostéopathie viscérale avant que de nouvelles connaissances ne viennent étayer ces pratiques.

“Sur un nourrisson de moins de 6 mois, l’ostéopathie ne doit jamais être pratiquée sans avis médical”

Il s’agit là aussi d’une interprétation fallacieuse des textes réglementaires en particulier du Décret n° 2007-435 du 25 mars 2007 relatif aux actes et aux conditions d’exercice de l’ostéopathie qui stipule que le certificat médical de non contre-indication concernant les nourrissons de moins de 6 mois ne s’applique qu’en préalable aux manipulations des os du crâne, de la face et du rachis. Le terme manipulation est clairement défini dans l’Annexe 1: Référentiel d’activités et de compétences comme “une manœuvre unique, rapide, de faible amplitude, appliquée directement ou indirectement sur une composante du système somatique en état de dysfonction afin d’en restaurer les qualités de mobilité, de viscoélasticité ou de texture. La manipulation porte la composante concernée au-delà de son jeu dynamique constaté lors de l’examen, sans dépasser la limite imposée par son anatomie.”

Il s’agit d’une technique dans le champ de l’ostéopathie. L’ostéopathie en tant que pratique de soins ne peut être essentialisée à cette technique. Les textes législatifs n’interdisent donc pas la prise en charge en ostéopathie des nourrissons de moins de 6 mois en cas de défaut de certificat de non contre-indication délivré après un examen médical.

Le champ de la périnatalité n’échappe pas lui non plus au domaine de la recherche en ostéopathie comme le montrent de manière non exhaustive ces quelques études suivantes :

Ces études sont critiquables en raison du faible échantillonnage des participants, elles n’en restent pas moins existantes et prometteuses avec une nécessaire possibilité de les reproduire à plus grande échelle.

Nous nous étonnons également que les thérapeutiques présentées soient essentialisées à leurs techniques, de manière favorable pour la masso-kinésithérapie, et défavorable pour l’ostéopathie et la chiropraxie. De ce fait, il est étonnant de constater que d’un côté la kinésithérapie soit présentée comme “des soins de références” et dans le même temps, que l’ordre des masseur-kinésithérapeutes tolère dans ses rangs de nombreux praticiens usant de pratiques à l’efficacité non prouvée comme du massage occupant toute la durée de la séance, des ultrasons, et ce de manière répétée sur plusieurs séances, ainsi que des professionnels pratiquant l’ostéopathie ou la thérapie manuelle à l’efficacité pourtant largement critiquée. nous n’évoquons pas ici les kinésithérapeutes inscrits à l’ordre et pratiquant des thérapeutiques présentées dans votre article comme “douteuses” telles que la réflexologie plantaire, ou encore la fascia thérapie.

Il nous semble, à la lecture de cet article, que ce dernier montre un visage partisan et partiellement éclairé de l’ostéopathie, trompeur pour le grand public auquel il s’adresse.

Nous sollicitons votre bienveillante écoute afin d’obtenir un droit de réponse visant à corriger les approximations et affirmations erronées concernant l’ostéopathie, contribuant à altérer l’image de cette discipline auprès du grand public. Nous vous sollicitons également afin que vos prochaines publications montrent une image de l’ostéopathie plus proche de la réalité au moyen d’une information plus éclairée. Nous serions ravis de contribuer à vous aider à parvenir à ces fins.”

Le Conseil d’Administration d’Ostéopathes de France reste plus que jamais mobilisé contre la désinformation concernant l’ostéopathie.

Le Conseil d’Administration d’Ostéopathes de France