Ostéopathie animale : où en est-on ?
Ostéopathes de France, qui a toujours été présent sur le dossier de l’ostéopathie animalière, donne la parole à Thierry Le Men son représentant auprès du Ministère de l’Agriculture qui a conçu la réforme et en gère son application, et auprès du Conseil de l’Ordre des Vétérinaires, chargé de mettre en place la commission d’agrément du titre pour les ostéopathes qui exercent déjà cette forme d’ostéopathie.
“Depuis plusieurs années je suis en charge pour Ostéopathes de France du dossier relatif à l’ostéopathie animale. Le 17 mars 2017, sont sortis les décrets et les arrêtés permettant l’exercice de l’ostéopathie sur les animaux par des personnes non-vétérinaires. Jusque là, légalement rappelons le, seuls les vétérinaires avaient le droit d’exercer des soins, quels qu’ils soient, sur les animaux. Une ordonnance de 2011 initiait la future réglementation, mais les décrets se sont quelque peu faits attendre, comme ce fut le cas en ostéopathie humaine. La FédéOA a été un élément important dans les échanges avec le Ministère de l’Agriculture, qui gère l’exercice sur les animaux. Depuis 3 ans dirigée par Jacques Saada, médecin et ostéopathe D.0.M.R.O.F, cette association regroupe les ostéopathes animaliers “de tout poil” (pardonnez cette métaphore assez facile) : les exclusifs, les vétérinaires et les ostéopathes D.O. pratiquant sur les animaux. Jacques a largement œuvré pour la réussite de cette transition, ainsi que certains autres ; citons Gilles Botbol, Patrick Chêne, Claire Douart, Amélie Gardelle, Frédéric Sebbah et j’en oublie, qu’ils veuillent bien m’en excuser. Mais revenons aux décrets tel qu’ils ont été adoptés : C’est le Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires (CNOV) qui a la charge d’organiser la validation des compétences des praticiens non-vétérinaires, ce qui, dans un premier temps, a heurté notre égo d’ostéopathe D.O., mais qui permet d’éviter les dérives que nous avons connu et connaissons encore concernant les “humains”. Il s’agit, pour le CNOV, de vérifier la qualité des compétences des praticiens, permettant ainsi d’exercer en toute sécurité l’ostéopathie animale, et ce quelque soit la formation. Deux épreuves sont demandées : Une première théorique, sous forme de QCM ; nous avons obtenu que les praticiens pratiquant depuis avant 2012 en soient exemptés. Une deuxième épreuve pratique, devant un jury composé d’un représentant de l’Ordre, un enseignant-chercheur, deux vétérinaires ostéopathes et deux ostéopathes animaliers non-vétérinaires (les décrets n’en prévoyaient qu’un au départ, nous avons obtenu la présence du second). Cette épreuve se déroule sous la forme d’une vraie consultation, sur deux animaux obligatoirement : un gros animal (cheval ou bovin), et un carnivore domestique (chien ou chat). Le jury interroge sur l’anamnèse, le diagnostic d’opportunité, le diagnostic ostéopathique, et les techniques utilisées. Toutes les techniques sont admises, qu’elles soient structurelles, faciales, énergétiques ou autre, mais elles doivent être justifiées.
Les candidats déjà admis nous ont confirmé ce que le CNOV nous avait affirmé : il n’y a pas de piège. Les questions, tant pour le QCM que pour l’épreuve pratique, sont pertinentes, et le libre choix des techniques est respecté. Mais il faut montrer ses compétences et son savoir, notamment concernant l’anatomie que je vous invite à réviser avant de vous présenter à l’épreuve. Pour vous préparer, des groupes d’entraide Facebook et des forums existent. On peut citer l’UFEOA, association d’étudiants en ostéopathie animale. Si vous pratiquez votre art auprès de nos congénères quadrupèdes et autres, il est temps maintenant, de réviser et de prendre date auprès du CNOV : ceux qui n’auront pas au moins validé leur inscription avant le 31 décembre 2019 seront en exercice illégal de la médecine vétérinaire. Début des représailles sûrement début 2020. Le comité de pilotage que j’ai intégré se réunit deux fois par an. La prochaine réunion se tient fin janvier. Je ne manquerai pas de revenir vers vous si d’autres informations naissent de cette réunion.”
Thierry Le Men