Une Europe ostéopathique moribonde

Depuis 2010, la présidence anglaise de la FEO a profondément modifié les orientations politiques de cette association.

Alors qu'en 1997 le travail de fond réalisé par le conseil d'administration de la Fédération Européenne des Ostéopathes (FEO) présidée par Armand Gersanois avait convaincu le Parlement Européen de voter la résolution Lannoye, à l'origine notamment de la Loi reconnaissant l'ostéopathie en France, la nouvelle gouvernance a peu à peu modifié les orientations politiques, abandonnant le lobbying primordial auprès des parlementaires européens pour mieux se tourner vers le monde anglo-saxon et l'Osteopathic International Alliance (OIA), association sous domination médicale américaine qui tient à maintenir une différence marquée entre ostéopathes médecins et ostéopathes non médecins.

La FEO a également aliéné sa souveraineté à l'OIA en la laissant représenter les ostéopathes auprès de l'OMS.

De plus la FEO s'est lancée auprès du Comité Européen de Normalisation (CEN) dans un processus de création d'une norme services :
- inutile pour les professionnels qui doivent payer un audit onéreux pour l'acquérir
- qui n'apporte que des contraintes à l'exercice du professionnel
- qui tire d'autre part l'ostéopathie européenne vers le bas en choisissant le plus petit commun dénominateur entre les pays

L'Etat Français a refusé de rentrer dans ce processus inadapté, le GFIO aussi.

Les nouveaux textes de la réglementation française rendent encore plus obsolètes ce genre de normalisation (décriée par un nombre grandissant d'acteurs économiques et politiques ) selon le principe général que "Trop de normes paralysent les activités professionnelles, commerciales et industrielles".


Le GFIO (regroupement de l'AFO, du SNOF et de l'UFOF) qui représentait la France, a maintes fois essayé d'alerter les membres du Conseil d'administration de la FEO sur le risque majeur de perte de reconnaissance que cette nouvelle politique faisait courir aux ostéopathes. Il a tenté de faire entendre la voix de la raison, de la cohérence et du leadership européen. Il ne l'a pas été.

En 2012 le GFIO s'est également alarmé sur la gestion nébuleuse et peu précise du CA de la FEO.
Une analyse succincte des comptes en 2014 lui a été autorisée. Elle lui a permis de constater que ses craintes étaient justifiées.

Tirant les conséquences d'un immobilisme mortifère, se trouvant en désaccord total avec la nouvelle politique et la gestion du nouveau CA de la FEO, constatant l'absence totale des ostéopathes européens auprès des instances européennes, le GFIO a décidé de ne plus cautionner une telle association et n'a pas renouvelé son adhésion.

Il étudie actuellement les moyens de faire entendre de nouveau la voix des ostéopathes européens auprès de ces instances .