3520 h: L'UFOF ne se résigne pas
L'inscription dans la loi HPST de juillet 2009 d'un niveau minimum de 3520 h pour la formation des ostéopathes était une véritable avancée pour améliorer les décrets de 2007 qui ont conduit l'ostéopathie dans l'impasse où elle se trouve aujourd'hui.
Pour mémoire, nous rappelons que l'UFOF avait obtenu au forceps cette avancée, contre l'avis du gouvernement, qui avait, lors de la discussion de la loi, déposé un amendement pour annuler celui de l'UFOF. La Commission Mixte Paritaire (CMP) avait désavoué le gouvernement et réintroduit cette mesure qui avait fini par être adopté par le Parlement. Le Conseil Constitutionnel n'avait alors vu aucun problème pour l'entériner.
Mais le Ministère de la Santé était très embarrassé pour appliquer cette mesure et les décrets tardaient à sortir. Pressé, par un recours en Conseil d'Etat déposé par une association pour imposer au Ministère la publication des nouveaux décrets, le Gouvernement a choisi la manière forte.
En février 2011, sur saisine du Premier Ministre, le Conseil Constitutionnel, a statué sur le fait que la notion de 3520h devait être ramenée au niveau réglementaire c'est à dire que le Ministère reprenait le choix ou non d'appliquer la volonté des parlementaires.
Logiquement (car c'est la procédure administrative classique), il a publié un décret en avril entérinant la décision du Conseil Constitutionnel et supprimant de l'article 75 de la Loi de 2002 le terme "au minimum de 3520 h".
RÉSIGNATION, DÉFAITISME ET INCOHÉRENCE
Devant ces faits, nous aurions pu penser que la profession, d'une voix unanime, se serait dressée pour protester.
Quelle ne fut pas notre surprise de n'entendre que des voix résignées, constatant simplement le
la décision ou pire des voix s'élevant pour se réjouir, ô stupeur, de cette suppression.
Certaines affirmaient même la suppression définitive des 3520 h alors qu'il ne s'agit pour l'instant que d'un simple déclassement administratif. Le courrier que nous avons reçu du Ministère, suite à notre refus de siéger à la Commission Nationale d'Agrément (CNA) des établissements d'ostéopathie en avril, le précise d'ailleurs clairement (voir le courrier).
Le monde ostéopathique est décidément fort étonnant. La rivalité exacerbée, la rancune tenace ou l'ego surdimensionné font parfois perdre tout sens des réalités et conduisent des esprits égarés à prendre des positions si incohérentes qu'elles en oublient tout sens de l'intérêt général et de l'ostéopathie en particulier.
RÉACTION ET DÉTERMINATION
L'UFOF ne se résigne pas. Elle a donc écrit à l'ensemble des parlementaires pour les informer du peu de cas dont le gouvernement faisait preuve pour leurs décisions.
Elle a joint à ce courrier le communiqué de presse que nous avons publié fin mars sur le revenu des ostéopathes en 2009 afin de leur décrire l'état dans lequel se trouve notre profession et de l'inquiétude des professionnels.
Plusieurs ont déjà réagi et interpellé le Ministre de la Santé. D'autres se sont engagés à le faire.
Nous sommes lucides sur le manque évident de volonté de l'actuel gouvernement.
Il n'empêche que si nous nous étions contentés d'une attitude résignée pour la loi de 2002, l'exonération de TVA ou l'amendement des 3520h , nous n'aurions rien obtenu et la profession serait dans un marasme encore plus grand.
Notre action ne portera peut-être pas immédiatement effet mais des lendemains plus radieux nous attendent. Nous oeuvrons sans relâche à faire progresser à tous les niveaux de notre société les idées de notre ostéopathie.
Notre investissement au sein de la CNPL, la naissance et l'étoffement du GFIO, notre politique de communication dans les media, notre lobbying constant auprès des décideurs font partie de ces éléments.
C'est bien le moindre que nous devons à nos membres et à nos confrères.
Le combat pour arriver à nos fins sera certes, encore long et semé d'embûches mais, n'en déplaise aux grincheux, pessimistes, fâcheux et autres défaitistes, c'est par nos actions, notre conviction, notre détermination, notre solidarité et notre engagement sans faille que nous y arriverons.