Les Journées Ostéopathes de France 2014

Claire MICHELIN est Sage femme, Infirmière, formatrice en Symptothermie Moderne et Maman. Elle a travaillé à l'étranger en dispensaire : en Inde, au Tibet et au Bénin, et en hôpital : au Maroc, au Burundi et en France.

Elle s'est spécialisée dans la physiologie et forme le grand public et les professionnels depuis plus de 10 ans à la connaissance des événements féminins : les contraceptions alternatives, la conception naturelle, la préparation à l'accouchement physiologique, l'utilisation des thérapeutiques posturales pendant la naissance, l'allaitement et la préparation à une ménopause harmonieuse.

Nous sommes à l'heure actuelle, en mesure de gérer la contraception d'un couple en évitant la consommation d'hormones de synthèse. La Symptothermie Moderne est une méthode d'auto-observation qui, beaucoup plus sophistiquée que celles de nos grand-mères, possède un taux d’efficacité égal à celui des meilleures pilules actuellement sur le marché.

Peu coûteuse, elle requière un apprentissage de quelques mois, une observation rigoureuse et une analyse pointue des éléments observés. Une femme qui est bien formée à cette méthode est capable de dire avec sérénité et précision : « aujourd'hui, je suis infertile » ou « aujourd’hui je suis fertile ».

Quand on opère une hernie discale lombaire selon la technique standard, on réalise une désinsertion des muscles de la ligne médiane pour atteindre l’espace inter-myo-lamaire que l’on veut aborder. Les abords sont de plus en plus petits mais il y a toujours cette nécessaire désinsertion des muscles de la ligne médiane qui peut être source de lombalgies en post-opératoire.

La technique mini-invasive type Metrix : une nouvelle technique a donc été développée qui permet de minimiser le traumatisme musculaire. En effet, on va réaliser un abord paramédian et écarter les fibres musculaires en utilisant des dilatateurs de diamètre de plus en plus grand. Il n’y a donc quasiment aucune section des fibres musculaires, et lorsqu’à la fin de l’intervention, on retire l’écarteur, on voit les fibres musculaires reprendre leur place.

Conclusion : Les résultats sont bons ou excellents, comparables, voire mieux que ceux obtenus en chirurgie standard avec des taux entre 70 et 95%. Les risques de cette technique sont les mêmes que ceux retrouvés lors des discectomies classiques. Les indications des techniques mini-invasives sont les mêmes que celles des techniques standards : la sciatique sur hernie discale résistante à un traitement médical bien conduit. Il n’y a pas lieux d’élargir les indications sous prétexte que la technique est moins délabrante.

Jacques Alain LACHANT est responsable de la consultation sur la marche, à la clinique du Mont- Louis à Paris ; consultation pour laquelle il collabore étroitement avec des chirurgiens orthopédistes, médecins, radiologues, podologues, tous très spécialisés dans l’expertise des problèmes dynamiques du pied et de la marche !

Comme personne n’apprend à marcher, se porter ne va pas de soi. Les applications thérapeutiques de cette découverte sont nombreuses dans le champ de la médecine, de l’ostéopathie, de la psychosomatique, pour tous les marcheurs randonneurs et dans la prévention des chutes. La pratique de la marche qui soigne ouvre d’incroyables sensations et renforce les perceptions : celle de l’espace qui nous entoure, celle d’une verticalité motrice légère et fluide, à la fois psychique et corporelle, et le sentiment très sécurisant de notre ancrage.

Mal emblématique, le cancer du sein accompagne l'histoire des femmes. Il déborde infiniment le champ des connaissances et des actions de la médecine. Il renvoie aux questions fondamentales que se pose tout être humain. Mon avenir est-il une page blanche ? Pourquoi le mal et la souffrance ? Qu'est- ce que la vérité ? La raison peut-elle rendre compte de tout ? Que peuvent les forces de l'esprit ? Pourquoi ne suis-je pas immortel ?

Pour tenter de répondre, les chiffres ou les statistiques médicales, les discours convenus, sont inutiles. L'art, l'histoire ou la philosophie, peuvent nous aider. Tout autant, sont précieuses l’écoute et l’observation bienveillante des patientes qui nous apprennent tout ce qui n’est pas écrit dans les traités médicaux.

Ce travail de réflexion et de distanciation critique est ardu. Le chemin est long et périlleux car il ouvre les yeux sur des vérités que nous préférons souvent ne pas voir ou débusque des illusions que nous aimerions conserver. Cette maladie, en effet, agit sur nous comme un miroir et nous renvoie à nos propres peurs. Parallèlement, on entrevoit aussi les ambiguïtés de la société face à une maladie devenue insupportable, on découvre que les actions sanitaires collectives concernant le cancer du sein s'inscrivent dans le consumérisme, l’ordre médical, l’utopie de la santé parfaite, l’éthique.

De plus, “last but not the least”, cette réflexion nous aide à comprendre pourquoi nous avons besoin d’une médecine du sein et du cancer plus sereine, plus proche des patients et plus humaine.

En 1996, Giacomo Rizzolatti et son équipe de l’Université de Parme en Italie firent une découverte fortuite et étonnante. En observant des singes macaques, dans le cerveau desquels ils avaient implanté des micro-électrodes, ils constatèrent que les neurones de leur cortex moteur déchargeaient autant quand ils exécutaient une action, par exemple saisir un aliment, que quand ils observaient un congénère accomplir le même geste.

Cette observation les engagea dans une remise en question fondamentale de notre système moteur et une conceptualisation de ce que « le cerveau qui agit est aussi, et avant tout, un cerveau qui comprend. »

Cette avancée de la neuro-physiologie est une révélation pour l’ostéopathe bien entrainé à sentir sous ses mains le schéma moteur de son patient, elle pourrait être la clef de la compréhension de ce que nous ressentons de ces personnes car, comme le dit Rizzolatti : « quand nous utilisons l’expression - je sais ce que tu ressens - pour manifester notre empathie, nous ne réalisons pas à quel point cette phrase est exacte ».

J’aime cette phrase de l’Italien Antonio Gramsci : « La crise se produit quand le vieux monde tarde à mourir et le nouveau à naître. » Il ajoutait : « Dans ce clair- obscur, des monstres peuvent surgir. » Quand un monde s’achève, apparaissent ses traits les plus caricaturaux. Le système économique mondial nous donne l’impression d’être plus brutal que jamais : c’est le signe de son déclin plutôt que de son renforcement. Ses crispations n’en sont pas moins redoutables. Elles se caractérisent par leur démesure. La question est de savoir comment sortir de cette démesure générale. Pour s’en libérer il faut cesser de confondre besoin et désir, c’est- à-dire avoir et être. Le besoin (respirer, manger, boire, dormir, se reproduire) a un horizon limité parce qu’il est autorégulé par la satisfaction.Le désir, lui, est lié à la conscience de la mort et à la tentative de la dépasser par la relation, l’affection, la création, l’héroïsme : son horizon est illimité. Nos deux émotions majeures sont la peur et la joie. Les logiques de domination ou de destruction renvoient à la peur. Celles qui permettent d’en sortir s’organisent autour de la joie. J’estime que réintroduire la question du bonheur et de l’amour dans les relations politiques est une priorité.