Reportage sur l’ostéopathie pédiatrique au JT de 20 heures sur France 2 : quelques précisions s’imposent
Dans le cadre d’un reportage télévisé sur l’ostéopathie pédiatrique diffusé au journal télévisé ce mardi 7 mai 2024 à 20 heures sur France 2, notre Président Dominique Blanc a été sollicité et donner son avis, notamment concernant l’utilité de l’ostéopathie pédiatrique, certaines “critiques” émanant du corps médical, le syndrome de Kiss…
Malheureusement, comme nous nous y attendions, les propos issus des différents échanges n’ont pu être retranscrits dans leur intégralité, aussi nous souhaitons apporter quelques éléments de clarification.
Nous souhaitons à ce titre rappeler notre attachement à une pratique de l’ostéopathie assurant en tous points une totale sécurité de l’usager et un respect sans faille des personnes, du référentiel activité et compétences inscrit dans les textes réglementant la profession, ainsi que de l’éthique et de la déontologie. A ce titre, nous rappelons qu’un ostéopathe est habilité et compétent pour prendre en charge une personne présentant des troubles fonctionnels, en demande de soulagement de la douleur et/ou d’amélioration de mobilité. Nous attachons une grande importance à ce que les manœuvres visant à répondre à ces objectifs soient exécutées de manière raisonnable, précautionneuse, sécuritaire et adaptée au profil et à l’état de la personne recevant les soins.
Si certaines critiques proférées par quelques professionnels de santé, invoquent l’inutilité et la dangerosité de l’ostéopathie avec des risques de retard de diagnostics et de mauvaises manipulations, nous souhaitons leur objecter que la réglementation de l’exercice de l’ostéopathie impose au praticien d’établir avant toute prise en charge un diagnostic d’opportunité, et de réorienter le patient vers une prise en charge médicale ou un service d’urgences au moindre signe évocateur d’une pathologie. Ajoutons que les manoeuvres manipulatives, avec application d’une force externe par le biais d’une impulsion, ne sont pas adaptées à la prise en charge en ostéopathie des nourrissons et des jeunes enfants, et ne font aucunement partie des “bonnes pratiques” dans la pratique de l’ostéopathie dans le domaine pédiatrique.
Ajoutons également qu’une prise en charge en ostéopathie ne se substitue aucunement au suivi médical pédiatrique recommandé, avec des examens périodiques en fonction de l’âge de l’enfant. L’observance de ces rendez-vous médicaux pédiatriques, fréquents lors des deux premières années de vie, doit être de nature à minimiser les risques de retard de diagnostic. C’est du reste ce que semblent avoir compris les pédiatres et autres professionnels de santé qui orientent les enfants vers une prise en charge en ostéopathie, ainsi que les nombreux ostéopathes pratiquant en interdisciplinarité.
Ce reportage faisait également un focus sur le Syndrome de Kiss, caractérisé par une addition de symptômes courants et banaux chez les nourrissons. Il ne fait du reste aucun consensus dans la communauté médicale ni auprès de la SEROPP, société savante experte en ostéopathie dans le domaine de la périnatalité et de la pédiatrie. Nombre des symptômes regroupés sous le Syndrome de Kiss sont par ailleurs de résolution spontanée avec la croissance de l’enfant. Néanmoins, ces symptômes suscitent souvent l’inquiétude chez les parents.
Nous considérons également que la manœuvre manipulative décrite comme indiquée dans le traitement pour un “Syndrome de Kiss” et démontrée dans le reportage est potentiellement dangereuse pour l’enfant et ne fait aucunement partie des “bonnes pratiques” en ostéopathie.
Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons soutenir une telle pratique infondée et potentiellement dangereuse. Il nous semble au contraire plus judicieux de tout mettre en œuvre pour rassurer les parents plutôt que de prendre le risque de majorer leur anxiété avec un diagnostic potentiellement inquiétant.
Ce reportage est ainsi l’occasion de rappeler notre combat en faveur d’un Code d’éthique et de déontologie opposable.
Le Conseil d’Administration